« Le conseil départemental, enfant malade de Mayotte ». Trois nouveaux rapports de la chambre régionale des comptes de la Réunion-Mayotte (CRC) viennent donner raison à tous les utilisateurs de cette formule en vogue pour décrire à la fois les faiblesses structurelles et le caractère incontournable de la collectivité, qui deviendra un futur département-région aux compétences élargies avec la loi pour « refonder Mayotte », validée le 7 août par le Conseil constitutionnel.
Dans ces trois rapports – tout juste publiés et instruits avant la catastrophe provoquée par le cyclone Chido – consacrés aux finances du conseil départemental, son patrimoine et sa gestion des subventions, les magistrats financiers portent de sévères critiques sur la période 2019-2024. Avec pour fil conducteur une « absence de pilotage global des actions et des moyens » et « un manque d’efficacité sur le terrain ».
Les trois documents décrivent un laxisme dans la gestion des fonds et des dossiers, avec un « contrôle interne faible », un manque de fiabilité des comptes, des procédures opaques, des dépenses injustifiées, un défaut de rigueur dans la maîtrise des effectifs jugés « pléthoriques » (3 500 agents), des cas de conflit d’intérêts ou de manquement à la probité visant certains élus. Visiblement inquiets de la gestion future d’au moins trois milliards d’euros d’argent public fléchés pour la reconstruction de l’île, les magistrats financiers formulent de nombreuses recommandations. Fait surprenant, le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni (Les Républicains), n’a pas répondu à la juridiction, comme la procédure le lui permet.
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