A Kani-Kéli, commune située à la pointe sud de Mayotte écrasée par la chaleur, un vendeur de savoureuses brochettes de poulets présente son audit personnel de l’île : « Ici, il n’y a plus d’eau et plus d’ombre. » Cette formule directe n’est pas arrivée jusqu’aux oreilles de Manuel Valls revenu sur l’île un mois après sa première visite, pour « voir ce qui marche et ce qui ne marche pas » dans le gigantesque chantier de réparation d’un territoire dévasté par le cyclone Chido, le 14 décembre, puis éprouvé par la tempête Dikeledi, un mois plus tard, le 15 janvier. Le constat du ministre des outre-mer, à l’issue de deux jours sur place, jeudi 30 et vendredi 31 janvier, est plutôt qu’un « élan a été donné ». Qu’il « faut avancer », répète-t-il, et « passer au-delà des urgences vitales à la phase de reconstruction et refondation ». Celle-ci prendra des années.
Au moment de ramasser les premières copies, Manuel Valls cite en exemple « l’exploit du retour à 100 % de l’électricité », la reprise des cours « même si c’est encore dans des conditions difficiles » ou encore l’objectif d’éliminer les 10 000 tonnes de déchets restants à la fin du mois de février. « Il y a beaucoup à faire, notamment avec l’eau ou la restauration des filières économiques et agricoles », admet toutefois le ministre des outre-mer.
Il vous reste 81.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.