Le plan de reconstruction « Mayotte debout » préparé par le gouvernement « ne va pas assez loin », a déploré la cheffe de file des députés Rassemblement national à son arrivée sur l’archipel dimanche 5 janvier pour une visite de deux jours.
« Il ne va pas assez loin parce que je pense qu’il manque un volet important qui est un volet diplomatique, sans lequel beaucoup des choses qui sont promises ne seront pas tenues », a-t-elle précisé, évoquant notamment la lutte contre « l’immigration clandestine ». Mme Le Pen a dit être « d’abord venue écouter » les Mahorais et leur « souffrance », trois semaines après le passage du cyclone Chido qui a ravagé ce département le plus pauvre de France.
« Cela fait des années et des années que nous disons ça », a répliqué Marine Le Pen à Mayotte. Une « loi spéciale » visant à accélérer la reconstruction de Mayotte doit être examinée en conseil des ministres la semaine prochaine.
Face à l’immigration irrégulière – le département compte 320 000 habitants selon l’INSEE, mais peut-être 100 000 à 200 000 de plus avec les sans-papiers -, le premier ministre François Bayrou a plaidé pour un « recensement général et précis de la population » et posé la « question » de revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint.
Un second projet de loi pour Mayotte
Dans une tribune publiée ce dimanche par Le Figaro, trois ministres du gouvernement de François Bayrou, Bruno Retailleau (intérieur), Manuel Valls (outre-mer) et Sébastien Lecornu (armées) affirment que « sans fermeté migratoire, nous reconstruirons Mayotte sur du sable ». « Pour reconstruire durablement le territoire français meurtri par le cyclone Chido, il est nécessaire de joindre à la mobilisation des pouvoirs publics une lutte efficace contre l’immigration clandestine et une augmentation significative des moyens d’action », écrivent-ils.
Dans leur tribune, les trois ministres précisent que le gouvernement présentera au Parlement d’autres « mesures de fermeté », « comme par exemple allonger la durée de résidence régulière des parents (requise pour) l’accès des enfants à la nationalité française, lutter contre les reconnaissances frauduleuses de paternité ou étendre l’aide au retour volontaire des ressortissants africains dans leur pays d’origine ». Ces mesures seront présentées dans le cadre d’un « second projet de loi pour Mayotte, travaillé en concertation avec les élus mahorais », après un premier projet de loi « d’urgence » attendu la semaine prochaine en Conseil des ministres.