Le cahier des charges était ambitieux : surmonter l’angoisse profonde, existentielle, qui traverse la communauté juive, pour réaffirmer son ancrage sur le territoire français et son avenir dans le sein de la République. En un mot, qui fut maintes fois prononcé durant trois jours, il s’agissait de convoquer la « résilience » de cette communauté pour qui l’idée d’un destin français ne sonne plus tout à fait comme une évidence.
C’est à cet exercice délicat que se sont livrés, du dimanche 6 au mardi 8 juillet à Nice, les participants de la deuxième « université d’été » du judaïsme français, organisée par le Consistoire central, institution deux fois centenaire qui structure le culte juif en France. Comme ils l’avaient fait, en 2023, à Marseille, des représentants ou présidents de quelque 70 communautés, couvrant la totalité du territoire, ont afflué vers Nice.
Depuis cette édition marseillaise, le climat s’est singulièrement alourdi. En témoigne un autre terme entendu à de nombreuses reprises dans les discours et au cours des discussions, celui de « survie ». « Vingt pour cent de nos coreligionnaires ont quitté la France ces vingt dernières années. La question n’est plus de savoir combien partent, mais combien restent, et dans quelles conditions », a résumé le président du consistoire régional Côte d’Azur-Corse, Franck Israël, affirmant une conviction bien ancrée : « Le sort des juifs de France n’est pas un enjeu communautaire mais un marqueur national. »
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