A deux heures et demie de Tokyo par le train à grande vitesse, les visiteurs, qui se rendront à Osaka, où se tient à partir du 13 avril et jusqu’à octobre 2025 l’exposition universelle, débarqueront dans un autre Japon. La normalité nippone est certes là : les trains sont à l’heure, la propreté est de mise, des escaliers roulants desservent les stations de métro et l’amabilité du service lubrifie les rapports humains. Mais c’est un Japon différent de celui que le voyageur attend.
La spontanéité plus que la retenue dans l’expression et une manière d’être plus désinvolte surprennent le nouvel arrivant. La foule paraît plus détendue, plus enjouée, plus décontractée. Contrairement à Tokyo, manger en marchant n’est pas mal vu et la restauration de rue est partout présente. L’opposition entre l’état d’esprit à Tokyo et à Osaka s’est amoindrie dans les jeunes générations mais elle est entretenue par les médias. Un peu comme dans le cas de Marseille et Paris, les clichés contiennent une part de vérité.
Le romancier Junichiro Tanizaki (1886-1965) découvrit l’état d’esprit, moqueur et gouailleur des habitants du Kansai (région de Kobe, Kyoto et Osaka) lorsqu’il s’y installa à la suite du grand séisme du Kanto (1923), qui ravagea la capitale. Le sensuel Tanizaki ne pouvait qu’être séduit par ces hédonistes dans l’âme qu’il décrit comme peu soucieux des bonnes manières et habités par un vorace appétit de vivre.
Il vous reste 78.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.