Les contrôles sur la voie du périphérique parisien réservée au covoiturage entrent en vigueur à partir du vendredi 2 mai, avec un système de vidéoverbalisation prévoyant une amende de 135 euros.
Depuis le 3 mars, seuls les véhicules avec au moins deux passagers, les transports collectifs, les taxis, les véhicules de secours et ceux des personnes à mobilité réduite peuvent circuler sur cette voie, du lundi au vendredi, de 7 heures à 10 h 30 et de 16 heures à 20 heures.
Après cette phase « pédagogique », les dix radars mis en place à l’été 2024 le long de cette voie – qui, durant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, était réservée aux athlètes et délégations officielles – vont être activés pour y repérer les personnes seules à bord de leur véhicule, qui s’exposeront à une amende de 135 euros. Le système est équipé d’une caméra de « reconnaissance de forme », qui distingue les silhouettes et est capable de différencier un mannequin d’un humain, y compris dans un siège bébé, a fait savoir David Belliard, adjoint à la maire de Paris chargé des transports ; mais sans prendre de photos des visages, a-t-il précisé lors d’un point de presse mardi.
« Ça n’est pas une verbalisation automatique, car elle exige l’intervention d’un agent de la police municipale » qui vérifiera le respect des règles, en croisant notamment avec les photos de la plaque d’immatriculation, a ajouté l’élu écologiste.
Scepticisme et colère de l’opposition
La voie réservée est destinée à lutter contre la pollution de l’air et le bruit pour les 550 000 riverains du périphérique. Le tronçon sud qui sépare le quai d’Issy de la porte de Bercy, soit environ un tiers du périphérique, échappe au dispositif, faute d’avoir été une voie olympique.
La mesure vise à amplifier les effets du passage de 70 kilomètres à l’heure (km/h) à 50 km/h sur l’anneau de 35 kilomètres qui ceint la capitale, effectif depuis le 1er octobre 2024.
Depuis cette date, « les embouteillages ont baissé de 20 % à 50 % » sur l’autoroute urbaine la plus fréquentée d’Europe avec 1,5 million de déplacements quotidiens, à plus de 80 % en autosolisme (sans passager), a souligné David Belliard.
Depuis mars, « on a constaté un différentiel de vitesse de 7 à 8 km/h entre la voie [réservée] et les autres voies. Ça veut dire qu’on y roule de manière plus fluide », a argué le candidat écologiste aux municipales de 2026.
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Comme l’abaissement de la vitesse, la voie réservée a suscité le scepticisme, voire la colère, de l’opposition. La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (Les Républicains), a demandé la possibilité de « désactiver » la voie en cas de congestion.