Les enseignants parisiens ont largement suivi un appel à la grève, mardi 11 février, dans les écoles primaires de la capitale, pour protester contre les fermetures de classes prévues à la rentrée prochaine, ainsi que la perte de la décharge d’enseignement des directeurs d’école. Selon les chiffres du rectorat de Paris, 34,58 % des enseignants étaient grévistes.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le rectorat contre la fermeture annoncée de 198 classes à la rentrée de septembre. Enseignants et parents mobilisés demandaient la révision de la nouvelle carte scolaire, qui prévoit 470 suppressions de postes au niveau national au primaire en septembre, dont 110 à Paris.
La FSU-SNUipp, principal syndicat du premier degré, avait auparavant donné une estimation de « 60 % d’enseignants en grève » en maternelle et en élémentaire, « 170 écoles fermées » et « plus d’un millier de personnes » devant le rectorat.
« Il y a une baisse démographique importante à Paris », qui se reflète dans « l’allocation des moyens », a rappelé la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne, interpellée par des enseignants lors d’un déplacement dans une école du 11e arrondissement.
« La mobilisation (…) va grossir », a assuré Martin Raffet, président de l’association de parents d’élèves FCPE-Paris, à l’Agence France-Presse. « L’école publique est attaquée, avec moins de moyens, de personnel. »
Des « pistes » pour maintenir la décharge des directeurs
Les écoles publiques parisiennes ont perdu 33 689 élèves depuis 2010, a précisé le rectorat de Paris. A la rentrée 2025, les prévisions font état de 3 200 élèves en moins. Il a promis le maintien d’un taux d’encadrement à 20 élèves par classe.
Au sujet de la décharge des directeurs d’école, la ministre a évoqué « une forme d’impasse juridique et financière » en mettant en avant des recommandations de la Cour des comptes qui exhortent l’Etat à ne plus supporter le coût financier de ce dispositif pris en charge jusqu’en 2019 par la Mairie de Paris. Celui-ci a été estimé à 116 millions d’euros pour 2023-2024.
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« Si on veut faciliter le fonctionnement d’une école, faut reconnaître des métiers différents et donner des moyens », a plaidé Alexandra Rolland, directrice d’une école élémentaire dans le 14e arrondissement, qui a interpellé la ministre.
Le Conseil de Paris a, lui, voté mardi un vœu demandant au ministère de l’éducation nationale de signer une nouvelle convention pour maintenir ce régime de décharge en vigueur depuis 1982 dans la capitale.
« Nous tenons à ce régime parce que les directeurs d’école font un travail administratif très lourd, qu’ils ne pourraient pas faire dans les mêmes conditions s’ils n’étaient pas déchargés », a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo. « La nouvelle convention que nous proposons est sur le bureau du ministère. La Ville de Paris est prête à payer la compensation financière à l’Etat », a ajouté Patrick Bloche, premier adjoint.
« Il faut trouver une solution. J’ai conscience que les directeurs d’école ne sont pas satisfaits », a pour sa part déclaré le recteur de Paris, Bernard Beignier, mardi à des journalistes, en affirmant qu’« il y a des pistes ».