L’homme interpellé, mardi 4 février, à Paris après avoir blessé légèrement trois policiers, juste devant la Préfecture de police de Paris, a été mis en examen, a appris lundi l’Agence France-Presse (AFP) de source proche du dossier. Le suspect est notamment poursuivi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et a été placé samedi en détention provisoire, a confirmé le parquet de Paris.
Mardi, il s’en était pris à trois agents de la brigade des réseaux franciliens, essayant de dérober l’arme de l’un d’entre eux, devant le centre névralgique de la police parisienne sur l’île de la Cité. Placé d’abord en garde à vue, il avait ensuite été conduit à l’infirmerie psychiatrique mercredi. Sa garde à vue a repris jeudi, puis il a été présenté samedi à un juge d’instruction qui l’a interrogé et mis en examen.
Devant les enquêteurs, « il a avancé une envie déterminée de mourir mais l’impossibilité religieuse de recourir au suicide », a précisé le ministère public. Selon une autre source proche du dossier, cet homme faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.
L’homme déclaré irresponsable pour deux affaires similaires en 2023
En 2023, l’homme avait déjà été arrêté pour avoir tenté de prendre l’arme d’un agent de la sûreté ferroviaire, puis quelques mois plus tard pour avoir tenté de s’emparer de celle d’un policier lors d’un contrôle. Il avait été déclaré irresponsable pénalement pour ces deux affaires et hospitalisé d’office pour l’une d’elles.
Mardi, les faits se sont déroulés peu avant 13 heures, rue de la Cité, devant l’entrée de la Préfecture de police, côté Notre-Dame de Paris. Les trois agents de la brigade des réseaux ferrés franciliens étaient « en mission » devant le bâtiment quand ils ont été attaqués « par un individu qui s’est précipité sur [l’un d’entre eux] pour essayer de lui prendre son arme », avait expliqué le préfet de police, Laurent Nuñez. Il avait affirmé que l’agresseur avait « crié plusieurs fois “Allahou Akbar” [“Dieu est le plus grand”, en arabe] », selon les policiers visés.
Mercredi matin, le parquet, qui se fondait sur les auditions réalisées, a précisé que ses cris avaient été proférés « lors de son trajet vers le commissariat, après son interpellation ». Devant les enquêteurs, le suspect a lui « réfuté avoir tenu les propos rapportés », mais a affirmé qu’« il n’y avait “pas d’autre dieu que dieu” [une des parties de la profession de foi musulmane ]», a relaté lundi le parquet. Contactée par l’AFP, son avocate, Noémie Gorin, n’a pas souhaité s’exprimer.
Dans la foulée des faits, le Parquet national antiterroriste (PNAT) avait déclaré faire une « évaluation de la procédure ». Toutefois, la mise en examen prononcée samedi dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, et non par le PNAT, signifie que le parquet antiterroriste ne s’est pas saisi.
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La Préfecture de police a déjà été la cible d’attaques, cette fois-ci mortelles et perpétrées par un assaillant radicalisé : en octobre 2019, un de ses agents avait semé la terreur à la pause déjeuner en tuant quatre personnels avant d’être abattu. Le 24 janvier 2025, l’information judiciaire ouverte s’était soldée par un non-lieu, l’assaillant étant mort et ayant agi seul, selon les juges d’instruction antiterroristes.