Juché sur un banc public de la place de la Bastille, dans le 11e arrondissement de Paris, Vincent Cambedouzou exulte. « C’est un moment historique ! », lance le salarié d’Ubisoft à l’attention des quelque 300 personnes rassemblées devant lui en cet après-midi, jeudi 13 février, à l’occasion de la première grève nationale du secteur du jeu vidéo. Des mobilisations similaires ont également eu lieu dans d’autres villes françaises, dont Montpellier, Bordeaux et Lyon, réunissant au total, selon leurs organisateurs, un millier de personnes.
Au menu de cette « grande première », de multiples revendications au profit des salariés, dont certains alertent depuis plusieurs années sur de mauvaises conditions de travail et les menaces qui pèsent sur la pérennité de leurs emplois. Pour y mettre fin, les grévistes exigent « la participation des travailleurs aux prises de décision des entreprises », comme l’explique au Monde Naomi (elle ne donne pas son nom de famille, comme de nombreux grévistes rencontrés).
Sur sa veste, elle arbore une petite étiquette indiquant aux journalistes le nom de son entreprise (le studio français Kylotonn) et imprimée aux couleurs du Syndicat des travailleurs et travailleuses du jeu vidéo (STJV), pour qui elle est déléguée syndicale. C’est d’ailleurs à l’appel de cette organisation, créée en 2017 et qui revendique près d’un millier de membres, qu’est né ce premier mouvement de grève nationale. A Paris, ses drapeaux se mêlaient à ceux d’autres syndicats, tels que la CGT et Solidaires-Informatique.
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