Au moins les choses ont-elles été dites. Les dirigeants de l’Union européenne avaient fait le déplacement à Pékin pour évoquer jeudi 24 juillet directement avec le président chinois, Xi Jinping, puis le premier ministre, Li Qiang, la pile de contentieux qui empoisonnent les relations entre ces deux superpuissances économiques. La visite devait marquer un demi-siècle de liens diplomatiques sino-européens, mais la tonalité a surtout reflété le degré de frustration côté européen. « A mesure que notre coopération s’est intensifiée, les déséquilibres se sont renforcés. Nous sommes parvenus à un point d’inflexion », a constaté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en ouverture du sommet au Grand Palais du peuple, place Tiananmen.
Deux grands sujets constituent les principaux irritants : le commerce, avec tous les contentieux qui en découlent, et le soutien industriel et diplomatique que la Chine ne cesse d’apporter à la Russie depuis que celle-ci a déclenché sa guerre en Ukraine. Le protocole aurait voulu que Xi Jinping fasse le déplacement à Bruxelles, puisque le précédent sommet s’était déjà tenu à Pékin, mais la diplomatie chinoise l’avait exclu. Les Européens ont choisi de ne pas s’en formaliser, jugeant indispensable d’aller échanger en personne avec le président chinois, tant le pouvoir est concentré autour de sa personne.
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