« Si ce bureau est encore en activité, c’est grâce à la Chine et à la Corée du Sud… ainsi qu’à l’Albanie, maugrée Alvaro Siza dans ce français impeccable qui distingue les artistes et les intellectuels portugais ayant marqué le siècle passé. Il n’y a pratiquement plus que dans ces pays que je construis. » A 91 ans, le vieux maître de Porto nous reçoit dans le petit immeuble en surplomb de l’estuaire du Douro que son agence partage avec celle d’Eduardo Souto de Moura, unique lauréat portugais, avec lui, du prix Pritzker, cette récompense qui est à l’architecture ce que le Nobel est à la médecine, à la paix ou à la littérature.
Dans un contexte européen où le souci de la rentabilité et l’empire de la norme ont balayé, de son point de vue, « toute forme de respect pour l’architecture », il fait bloc avec son ancien disciple jusque dans sa vie privée. A l’image de leurs agences, les appartements qu’ils habitent sont l’un au-dessus de l’autre, face à la mer, dans un petit bâtiment situé dans le même quartier.
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