Si certains compositeurs éprouvent des difficultés récurrentes à rendre leur partition dans les délais imposés par la commande, ce n’est pas le cas de Bruno Mantovani qui, depuis son apparition fulgurante sur la scène contemporaine au début des années 2000, se distingue par une double qualité de production : il voit loin et avance vite. Quelques mois seulement après la création à Toulouse de son troisième opéra, Voyage d’automne, une nouvelle œuvre de lui était donnée, à la Maison de la radio et de la musique, à Paris, le jeudi 10 avril, en première mondiale.
Cadenza n° 3, une pièce créée en 2020 dans une manière de défi. Il y revisite le principe du concerto, qui consiste en un dialogue entre un, voire deux ou trois solistes, et l’orchestre. Et y démultiplie, d’autre part, l’espace de la « cadence », afin que ce court passage de virtuosité individuelle ne soit plus un épiphénomène du parcours collectif, mais tout simplement sa raison d’être. Cadenza n° 3 résulte donc de l’insertion d’un quatuor à cordes (le n° 7, de Bruno Mantovani, créé en 2021) dans un environnement symphonique.
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