Au Demi-Festival, les rappeurs ne font pas les choses à moitié. Invités par leur collègue sétois, Demi-Portion, la trentaine d’artistes programmés durant les quatre jours de l’événement qui s’achève samedi 9 août, n’ont pas mâché leurs mots. Le ton était donné dès le soir du mercredi 6 août avec le groupe Arsenik et leur fameux slogan : « Qui prétend faire du rap sans prendre position ? » Le lendemain, Big Red, ex-membre des Raggasonic, a appelé, avec son flow mitraillette, « au front antifa » face à la banalisation du racisme avant d’entonner son classique Bleu blanc rouge. Vendredi 8 août, il a été relayé par le Nordiste, Ben PLG, qui a entonné, avec le soutien du public, l’hymne antifasciste italien, « Siamo tutti antifacisti ! » (« nous sommes tous antifascistes ! »), après avoir rappelé les scores du Rassemblement national dans sa région.
Parmi les spectateurs, Marie, arrivée de Dordogne et militante à la Confédération paysanne n’en revient pas : « Ça fait deux ans que je viens à ce festival, explique-t-elle. Avant, je n’écoutais pas de rap et ici je découvre une scène indépendante incroyable, épatante. Je ne comprends pas pourquoi, on ne les entend pas plus toute l’année. » Ben PLG a une explication dans son dernier album, Paraît que les miracles n’existent pas. Dans l’un des morceaux, On tombe, on réessaie, avec lequel il a commencé son concert à Sète, il tacle gentiment ceux qui, dans le milieu très compétitif du rap, ont peur de perdre du public face à la concurrence. Il rappe dans un langage peu châtié que Georges Brassens, une de ses références, n’aurait pas désavoué : « La concu, c’est des salopes qui ne veulent pas donner d’opinions de peur de perdre des abonnés. »
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