Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Strasbourg, samedi, jour du 26e anniversaire de l’arrestation du fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, dont ils ont réclamé la libération. « Libérez Öcalan », scandaient les manifestants, brandissant des drapeaux à l’effigie de M. Öcalan, du Kurdistan et du PKK. A l’avant du cortège, une grande banderole réclamant « une solution pour la question kurde » a été déployée.
Le départ de la grande marche, initialement prévue à 10 heures, a été donné aux alentours de midi samedi, dans les rues du centre-ville de la cité alsacienne. Elle s’est terminée dans le calme, avec un rassemblement place de l’Etoile. Un important dispositif policier était aussi déployé. Ses organisateurs attendaient 20 000 personnes.
« Aujourd’hui, on est là pour défendre notre cause, notre peuple, mais aussi nos droits et notre chef de parti », explique Adar Dogala, une étudiante de 18 ans habitant Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). « Öcalan, ça fait des années et des années qu’il est emprisonné, et nous, on demande juste une liberté pour lui, une liberté pour notre peuple. » « En la personne d’Öcalan, c’est la volonté du peuple kurde qui a été kidnappée », ajoute Berivan Firat, porte-parole des relations extérieures du Conseil démocratique kurde de France (CDK-F). « Nous espérons qu’il y aura un appel, que les Kurdes et les peuples du Moyen-Orient attendent, et qu’une solution démocratique sera trouvée. »
« Jour noir » pour les Kurdes
Pour Hélène Dersim, l’une des coordinatrices de la manifestation, « tous les droits fondamentaux d’Abdullah Öcalan sont piétinés alors qu’il est un philosophe majeur en faveur de l’écologie, de l’égalité hommes-femmes et de la paix ». « Il propose une alternative à la misère sociale et au capitalisme », affirme-t-elle. « Ses idées peuvent donner de l’espoir à beaucoup de peuples opprimés, y compris celui de la Turquie. » Le 15 février est habituellement un « jour noir » selon la manifestante, mais pourrait devenir « joyeux » si le leader venait à « envoyer un message à son peuple ».
Le chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, en détention depuis le 15 février 1999, doit lancer « un appel historique » en faveur d’une solution démocratique à la « question kurde », selon ses soutiens. La mobilisation strasbourgeoise vient clôturer « la longue marche des Kurdes », entamée à Lanester, en Bretagne, il y a vingt-six jours.
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et par l’Union européenne.