« Cette radiation arrive tard », regrette Georges Federmann. Il fait partie des cinq psychiatres alsaciens qui ont poursuivi, aux côtés d’anciens patients et du conseil départemental de l’ordre des médecins du Bas-Rhin, leur confrère Henri Brunner, expert honoraire, finalement radié par la chambre disciplinaire de l’ordre du Grand-Est, le 10 janvier.
La décision – susceptible d’être contestée en appel – du conseil régional de l’ordre reprend les griefs formulés tant par les professionnels de santé que par les patients de M. Brunner, en estimant qu’il ressort des témoignages « concordants des patients examinés que le docteur Brunner les accueille de manière particulièrement intimidante et remet fréquemment en cause de manière très abrupte leur ressenti et les faits qu’ils exposent, n’hésitant pas à mettre en doute la réalité de l’événement traumatique à l’origine de leur pathologie ».
La chambre relève ainsi, par exemple, un cas d’alcoolisme chronique, diagnostiqué « sans preuve clinique, ni biologique », des « jugements subjectifs », ou encore le discrédit régulier de confrères. Le praticien était sollicité par des administrations, par des compagnies d’assurances ou par la justice pour évaluer des pathologies ou des séquelles dans le cadre d’un accident, d’un congé maladie ou encore de mesures destinées à relever un employé de son poste. Avec, dans la majorité des cas, des rapports en faveur de celui qui le missionnait, comme l’a souligné l’avocat de l’ordre des médecins lors de l’audience.
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