- Un demi-million de candidats au baccalauréat ont planché lundi matin sur l’épreuve de philosophie.
- Si cette matière concentre de nombreuses idées reçues qui ont la vie dure, cela vaut finalement pour le précieux sésame en général.
- Voici un florilège de ces légendes urbaines autour du bac.
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Examens 2025
530.000 lycéens de terminale ont planché lundi sur une question ou un texte de philosophie, coup d’envoi des épreuves écrites du bac, un examen toujours à forte charge symbolique, mais qui s’accompagne chaque année de nombreuses idées reçues. Et justement, parmi les nombreuses matières évaluées chaque année, c’est sans doute la philo qui en concentre le plus grand nombre.
Il n’y a qu’à parcourir la Toile pour en trouver quelques exemples. « Je vais vous montrer comment les profs corrigent les copies pour le bac. Donc déjà, on feuillette et puis on voit 10 pages. Donc là, on se dit déjà que ça va être relou, donc ça part mal pour cet élève. Puis, on jette un petit coup d’œil. La note est faite, les amis, voilà. 15 euros, 15/20 »
, entend-on en commentaire d’une vidéo repérée sur les réseaux sociaux, où le prétendu correcteur trouve deux billets glissés au milieu des copies, en laissant supposer que les notes sont attribuées de manière aléatoire.
Est-ce vraiment le cas ? Pour le savoir, une équipe de TF1/LCI a posé la question à Lev Fraenckel, un professeur de philosophie très présent sur la Toile. Ce dernier reconnaît qu’il n’y a pas de barème et de grille de notation, et qu’en effet, une partie de la note finale est basée sur ce qu’attend personnellement le professeur. « Il y a certains pour qui la problématique, c’est beaucoup plus important, les exemples, un peu moins, voilà. Donc chacun va évaluer ça un petit peu de manière subjective »,
détaille-t-il dans la vidéo ci-dessus.
Par contre, il explique qu’il y a tout de même un socle commun pour attribuer les résultats. « Le plus important pour le correcteur, c’est de voir qu’il y a une argumentation de la part de l’élève »,
conclut-il sur ce point.
« La philo, ça sert à rien »
À quoi ça sert la philo ? C’est la question que de nombreux lycéens se posent chaque année, certains étant tentés de conclure… « à rien ».
Or, pour Lev Fraenckel, c’est une discipline utile dans notre quotidien, et ce, pour toute la vie. « Je pense que la philosophie, surtout aujourd’hui, c’est peut-être la matière la plus utile de toutes les matières. Ce qui compte le plus pour un PDG, pour un créateur de contenus, c’est de savoir argumenter. Si vous avez un projet, il va falloir argumenter auprès de vos partenaires économiques, auprès des banques, auprès des entreprises, auprès peut-être de votre chef. Et aujourd’hui, c’est ça qui est le plus crucial »,
estime-t-il.
Quant à la fameuse légende urbaine, selon laquelle un élève aurait écrit « l’audace, c’est ça »,
en rendant copie blanche à l’examen, elle trouve son origine dans un film qui s’appelle « Le Pion », sorti en 1978.
« Pris en train de tricher, interdit d’examen de permis de conduire »
Si un candidat est surpris en train de tricher, est-il vraiment privé d’examen de permis de conduire comme le prétendent certains ? Non. Si un candidat triche au bac, il pourra bien passer l’examen du permis de conduire, mais cela ne veut pas dire pour autant que cette fraude n’est pas suivie de sanctions.
Ce dernier s’expose en premier lieu à une sanction disciplinaire, le recteur pouvant lui-même le sanctionner d’un blâme ou d’une privation de toute mention au diplôme. Lorsqu’elle est saisie par le recteur, la commission académique de discipline peut, selon les cas, également prononcer une interdiction de participer à tout examen de l’Éducation nationale pendant cinq ans au maximum (bac ou post-bac) ou une interdiction de s’inscrire dans un établissement public d’enseignement supérieur pendant cinq ans au maximum.
« La sanction s’accompagne de l’annulation de l’épreuve pendant laquelle s’est déroulée la fraude (vous aurez alors la note de 0 à l’épreuve concernée) »,
peut-on lire sur le site servicepublic.fr, qui précise que « selon les cas, la commission peut aussi prononcer la nullité de la totalité de l’examen ».
Dans ce cas, le candidat concerné devra repasser l’ensemble des épreuves s’il souhaite obtenir son bac. À noter que la sanction entraîne aussi l’annulation des points éventuellement ajoutés par le jury et que l’ensemble des sanctions peuvent être inscrites dans le livret scolaire de l’élève. Enfin, sur le plan pénal, la fraude au bac est un délit et peut à ce titre entraîner des sanctions, à savoir 9.000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement.
« Copie perdue = 20/20 »
Et si la copie d’un candidat est perdue, écope-t-il vraiment d’un 20/20 ? Absolument pas, assure l’Éducation nationale, qui précise que c’est une situation très rare, mais qui peut en effet se produire.
Dans ce cas précis, l’élève va tout simplement repasser l’épreuve.
« Les profs corrigent gratuitement »
Les correcteurs évaluent-ils les copies de bac bénévolement ? La réponse est encore non. À titre de repère, les correcteurs sont rémunérés en moyenne 5 euros par copie, ce qui revient en moyenne à 9,60 euros de l’heure, un correcteur consacrant généralement plus ou moins 30 minutes à chaque copie.