Irving Kaplan, 92 ans, marche lentement en sortant de la résidence pour personnes âgées. Le souffle de l’impact du missile iranien, tombé dimanche matin à quelques dizaines de mètres, près de l’université de Tel-Aviv, au nord de la ville, a provoqué des dégâts importants sur l’immeuble. Les vitres ont explosé, l’intérieur des chambres a été ravagé sur plusieurs niveaux, mais la structure n’a pas bougé. L’alerte, donnée à 7 h 30, quinze minutes avant l’impact, a permis aux résidents de rejoindre les abris, et le bilan humain est resté modéré avec une vingtaine de blessés légers dans le quartier.
« L’Amérique a fait une bonne chose. L’Iran est un poison pour le monde », estime le vieux monsieur, descendu à temps de sa chambre au quatrième étage, en se félicitant des frappes réalisées par les bombardiers américains, dans la nuit de samedi à dimanche, sur les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan. Son fils, Yeremi, 63 ans, musicien, décrit le sentiment largement partagé, malgré la riposte iranienne, de la nécessité d’attaquer l’Iran : « Nous avons vu, le 7-Octobre, que les Iraniens font ce qu’ils disent. Ils ont envoyé le Hamas, ils ont envoyé le Hezbollah et ils construisaient une bombe nucléaire. Ils ne veulent pas de nous ici. Ils veulent nous dévorer. Nous devons nous défendre. »
Tel Aviv s’est donc à nouveau réveillée au son d’une alerte aux missiles, dimanche matin. La vingt-quatrième pour la métropole de quatre millions d’habitants depuis le début de la guerre lancée par Israël contre l’Iran, son programme nucléaire et le régime des ayatollahs. Avec le sentiment de vivre des moments d’une particulière gravité. Et l’attente inquiète, dans les abris où plusieurs millions d’Israéliens se sont réfugiés, de l’ampleur de la riposte iranienne. Le premier acte est intervenu quelques heures après le bombardement par les B2 américains : plus d’une vingtaine de missiles ont été lancés par l’Iran, dont une dizaine n’ont pas été détruits avant leur impact par l’armée de l’air et les systèmes antimissiles.
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