Un calme de mauvais augure règne à Thio, 2 500 habitants, en Nouvelle-Calédonie. Sous la chaleur humide écrasante de la saison cyclonique, début mars, les rues du bourg de la côte est demeurent trop silencieuses. Les clients qui entrent par intermittence Chez Vaïana, l’unique épicerie encore ouverte, ne suffisent plus à animer l’atmosphère. La mine, qui fit la gloire de Thio, c’est fini. La poussière qui encrassait les poumons et les vêtements des enfants du village est retombée. Les camions à benne ont cessé leur noria. L’activité d’extraction a été officiellement mise en sommeil par la Société Le Nickel (SLN) en octobre 2024 : 350 emplois supprimés, un millier de personnes touchées. Et des millions d’euros en moins pour la petite commune.
Thio vient de perdre d’un coup la moitié de la population qui l’animait. Les deux médecins ont fait leurs valises récemment, ce qui a entraîné la fermeture du centre de dialyse. Partis aussi, le kinésithérapeute et les infirmiers libéraux. Le sort du dispensaire reste en suspens. Même incertitude pour les collèges − celui de Thio-Mission, Francis-Rougé, privé catholique, qui accueille principalement des enfants kanak, et celui de la Colline, public : la province annoncera en avril la fermeture d’un des deux établissements.
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