L’épave émerge de l’eau, centimètre après centimètre. Solidement sanglée en trois endroits par un scaphandrier, en partie vidée du sable qui s’y était engouffré pendant son long séjour sous-marin, elle est méticuleusement hissée par le bras puissant d’un camion-grue garé sur un des quais du port industriel de La Seyne-sur-Mer (Var). L’opération est périlleuse. Ce qui fut un fringant voilier de 9 mètres de long n’est plus qu’une coquille de fibre plastique éventrée, verdie d’algues et parsemée de curieux mollusques orange. Et qui, malgré les mille précautions prises par l’équipe au travail, finit par se disloquer en touchant le sol, rejoignant les squelettes délabrés de bateaux sortis avant elle.
Ce mercredi 9 avril, c’est la 48e épave qui se voit ainsi extraite des eaux de la « petite rade » de Toulon en à peine plus d’un mois. La 49e suivra dans l’après-midi. Soit déjà une dizaine de plus que ce que prévoyaient la préfecture maritime de la Méditerranée et la direction départementale des territoires et de la mer du Var (DDTM 83) en lançant, le 24 février, cette inédite opération XXL de nettoyage des fonds baptisée « Tous responsables de notre rade ».
« Cette remise à niveau d’ampleur répond à plusieurs objectifs : assurer la sécurité maritime dans cette rade dont les rives accueillent un grand nombre d’habitants, préserver l’environnement et marquer les esprits dans une vocation pédagogique », définit le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, qui, en tant que préfet maritime, supervise le programme. « Elle correspond aussi à la spécificité de cette rade », complète-t-il.
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