C’est une vitrine qui n’a de cesse de se fissurer. Pourtant opposé à deux listes de droite au second tour, l’« insoumis » Louis Boyard n’était pas parvenu à l’emporter à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) lors des municipales partielles des 26 janvier et 2 février. Malgré des tractations chaotiques dans l’entre-deux-tours, la fusion de la liste La France insoumise (LFI) avec l’autre liste de gauche, qui rassemblait communistes, écologistes et socialistes, avait échoué faute d’accord. Un mois et demi après le scrutin, voilà M. Boyard lâché par les siens au sein du conseil municipal : lundi 17 mars, l’ancien syndicaliste lycéen a vu cinq de ses colistiers, dont trois militants « insoumis », lui tourner le dos pour constituer leur propre groupe, Dignité et solidarité.
Dans un communiqué de presse, ces derniers fustigent à demi-mot la stratégie solitaire des « insoumis » mise en place lors de la campagne et appellent à changer de méthode, à un an du prochain scrutin municipal. « Il est devenu évident que les divisions au sein des forces progressistes affaiblissent notre capacité collective à répondre aux attentes des Villeneuvois. Ces querelles internes ne servent qu’à renforcer la droite », affirme auprès du Monde l’élu Mamadou Traoré, fer de lance de cette fronde qui appelle désormais à « dépasser les logiques partisanes rigides ». Un coup qui ne dit pas son nom aux stratèges nationaux de LFI. A l’époque de la campagne déjà, plusieurs réunions de la liste « insoumise » avaient été le théâtre de tensions internes, alors que des colistiers de M. Boyard lui reprochaient de ne pas créer les conditions du rassemblement avec le reste de la gauche.
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