Beaucoup ont cru à une blague, à un article de The Onion, célèbre site américain parodique, inspirateur du Gorafi hexagonal. Le 21 août, la Maison Blanche publie un texte sur son site Internet, passant au crible les collections des musées de Washington. A la National Portrait Gallery, une toile présentant une famille de réfugiés traversant la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis est accusée de faire l’apologie de l’immigration clandestine. Le même établissement se voit reprocher d’avoir commandé un portrait d’Anthony Fauci, immunologue de renom et vif critique de Donald Trump au cours de la pandémie de Covid-19.
Le Musée national de l’histoire américaine n’aurait pas dû s’intéresser à la « culture travestie noire » ni dénoncer « le racisme antiasiatique » au cours de la récente pandémie. Quant au Musée de l’art américain, il n’aurait pas dû consacrer une exposition à la représentation des corps non blancs dans la sculpture.
L’inventaire accusatoire continue : sont condamnés le portrait d’Angela Davis, uniquement présentée comme « une membre du Parti communiste américain, qui figurait autrefois parmi les 10 fugitifs les plus recherchés par le FBI », la représentation d’une statue de la Liberté « tenant une tomate dans sa main droite au lieu d’une torche, et un panier de tomates dans sa main gauche au lieu d’une tablette », ou encore les cartels évoquant les individus latinos et handicapés… Autant de vociférations encore inenvisageables il y a peu mais désormais courantes dans l’Amérique trumpiste, qui montrent le désir du locataire de la Maison Blanche de mettre la culture sous sa coupe.
Financé à plus de deux tiers par l’Etat fédéral
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