LETTRE DE WUHAN
La voiture blanche ralentit puis s’arrête au niveau du client. Pour déverrouiller la portière, il faut taper, sur la vitre arrière droite, un code à quatre chiffres qui s’est affiché sur smartphone à la commande de la course. A bord, une voix rappelle que la ceinture de sécurité est impérative. Le volant tourne sans conducteur, le véhicule se réinsère prudemment dans la circulation, empruntant bientôt l’un des immenses ponts à huit voies qui enjambent le fleuve Yangzi.
Des taxis sans chauffeur étaient déjà à l’essai dans plusieurs villes des Etats-Unis, notamment Phoenix et San Francisco, mais la Chine est décidée à ne pas se laisser distancer dans la course à la conduite autonome qui nécessite d’engranger les kilomètres en situation réelle pour perfectionner les technologies. Des programmes à l’essai ont été lancés dans des quartiers de Pékin, Shanghaï, Chongqing et Shenzhen, mais aucun n’est plus ambitieux que celui de Wuhan, où plus de 400 voitures d’Apollo Go, les VTC autonomes appartenant au moteur de recherche Baidu, sillonnent la ville à l’exception du quartier central historique, le plus dense. Sur 3 000 kilomètres carrés, il s’agit de la zone d’exploitation de voitures sans conducteur la plus étendue du monde.
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