A la différence des touristes en quête de soleil qui débarquent en masse à Zanzibar de décembre à mai, Christian Vaterlaus craint l’été austral. Chaque année, son association, Marine Cultures, transplante plus de 25 000 coraux sur les récifs de l’archipel tanzanien abîmés par le réchauffement climatique. Mais les vagues de chaleur sous-marine qui se multiplient mettent en péril ce travail : « Si ça se reproduit tous les trois ou quatre ans, il n’y aura plus de coraux », met en garde le Suisse.
Installée dans une modeste bâtisse le long d’une rue sablonneuse à cinquante mètres des eaux turquoise de Jambiani, au sud d’Unguja, la principale île de l’archipel tanzanien, Marine Cultures passe pour la référence en matière de restauration sous-marine dans la région. Ce matin de février, Christian Vaterlaus est occupé à former un jeune biologiste tanzanien qui vient de rejoindre un programme similaire sur une île voisine.
Rien ne le prédestinait à devenir un pionnier de l’élevage de coraux. Après des années passées à développer des applications mobiles, le Suisse s’installe à Zanzibar au début des années 2000 dans l’idée d’y faire « quelque chose de plus profond que des campagnes de publicité pour Coca-Cola ». En 2008, il fonde Marine Cultures pour lutter contre la surexploitation des océans en offrant des sources de revenus alternatives à la pêche.
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