Sur la question sensible de l’A69 – le projet controversé d’autoroute entre Toulouse et Castres –, l’échange de quelques mots de désaccord et d’une « poignée de main longue et intense » peut s’achever au commissariat. C’est la mésaventure qu’a vécue Magali Farenc, 50 ans, directrice adjointe d’une société de conseil, après avoir croisé la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, à une soirée mondaine organisée mi-septembre à Toulouse. La réception, organisée pour l’anniversaire d’un restaurant huppé de la Ville rose, n’était pourtant pas un repaire de zadistes : élus, notables et membres du Medef local étaient rassemblés dans une ambiance festive et feutrée.
« Je m’apprêtais à quitter la soirée, lorsque je croise Mme Delga à l’intérieur du restaurant », raconte Mme Farenc, qui ne cache pas, sur les réseaux sociaux, ses prises de position hostiles au projet autoroutier, activement soutenu par la présidente socialiste de la région. « Elle me tend la main et me dit bonjour, et j’en profite pour lui rappeler ce qui est en train de se passer sur le tracé de l’A69, avec une famille expropriée et victime d’actions violentes de la part de partisans du projet, poursuit Mme Farenc. Je lui rappelle qu’elle a une part de responsabilité là-dedans et qu’elle ne répond pas aux questions et aux interpellations des citoyens sur les réseaux sociaux. » La poignée de main dure « peut-être une seconde de trop », concède Mme Farenc.
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