L’Europe doit-elle encore attendre juin 2026 et la date officielle de son entrée en vigueur pour appliquer le nouveau pacte sur la migration et l’asile, cet ensemble d’une dizaine de réglementations pour mieux harmoniser et gérer au niveau européen l’immigration clandestine ? Alors que l’Union européenne a enregistré en 2024 quelque 239 000 entrées irrégulières d’exilés, en chute de 38 % par rapport à l’année 2023, de nombreux Etats membres soutiennent l’idée d’une accélération de sa mise en œuvre.
Depuis l’automne 2024, plusieurs Etats, dont la France et l’Allemagne, appellent à appliquer de manière précoce certaines mesures. Est-ce réaliste ? La réponse est nuancée, tant la tâche des Etats membres est importante et complexe. Près de deux mois après la date butoir, seuls vingt-quatre des Vingt-Sept ont rendu leur plan national de mise en œuvre du pacte. Certains, totalement opposés, entendent prendre le plus de temps possible avant de rendre ce document, à l’image de la Pologne, d’autres bouclent encore le document. De fait, les nouvelles réglementations imposent aux pays de revoir à la fois leurs procédures, pour les mettre en cohérence avec les nouveaux textes – quelque 5 000 pages de réglementations –, mais également d’investir bien davantage dans un grand nombre d’infrastructures, notamment des centres d’accueil.
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