Le corps d’une mineure de 15 ans, tuée à coups de couteau, a été retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche à Isle (Haute-Vienne).
La disparition de la jeune fille, prénommée Inès, avait été signalée le 13 décembre.
Un adolescent de 15 ans a été placé en garde à vue samedi.
Il a été mis en examen ce lundi pour vol avec violence ayant entraîné la mort.
Ses parents avaient lancé un appel à témoins avec sa photo sur les réseaux sociaux vendredi 13 décembre et signalé sa disparition aux autorités. Quelques heures avant que le cadavre d’Inès, 15 ans, ne soit retrouvé dans un sous-bois dans la nuit de samedi à dimanche, dans un sous-bois d’Isle, un mineur du même âge, avec qui elle avait échangé sur Snapchat, avait intéressé les enquêteurs.
Entendu en qualité de témoins d’abord « dans le but de connaître la nature de ses échanges avec Inès et de déterminer s’il pouvait apporter des éléments sur les circonstances de sa disparition », il avait rapidement été placé en garde à vue après des réponses peu convaincantes.
Lundi, la procureure de la République de Limoges, Émilie Abrantès, a annoncé que le suspect a été mis en examen pour vol avec violence ayant entraîné la mort. La magistrate a donné de nouveaux détails sur cette terrible affaire, notamment sur la manière dont les deux adolescents se sont rencontrés et sur la raison pour laquelle cette élève de 3ᵉ a perdu la vie le week-end dernier, après avoir été atteinte de plus d’une quarantaine de coups de couteau.
Ils s’étaient rencontrés dans le bus
L’adolescent de 15 ans a indiqué qu’il connaissait Inès, car il avait déjà discuté avec elle dans le bus qu’ils prenaient parfois ensemble. Au cours de la semaine précédent les faits, il a échangé avec elle sur les réseaux sociaux avant de lui donner rendez-vous vendredi 13 décembre vers 18h30 à l’arrêt de bus se situant à proximité de la salle de judo de la commune d’Isle.
Ce jour-là, Inès avait dit à sa mère devoir s’absenter pour récupérer, à proximité du domicile familial, des documents en lien avec un stage qu’elle effectuait. La sœur d’Inès avait, elle, alors vu des échanges entre sa sœur et un profil Snapchat avant qu’elle ne parte à ce rendez-vous. Elle n’avait plus eu de nouvelles de sa cadette par la suite.
Il reconnaît qu’il voulait lui voler son téléphone
Concernant le mobile, le mis en cause a, une fois en garde à vue et après avoir nié son implication dans les faits, expliqué avoir eu l’intention de voler le téléphone portable de l’adolescente et l’avoir entraînée à ces fins dans un guet-apens. « Il a prétexté vouloir lui remettre un cadeau de la part d’une amie pour l’amener à sa rencontre. Il a indiqué qu’ils s’étaient retrouvés à l’heure et sur le lieu de rendez-vous convenu et qu’il avait cheminé avec Inès vers un bois à proximité en tenant à la main une boîte à bijoux », a détaillé la magistrate.
L’adolescent, qui avait alors en sa possession un couteau de cuisine « pour intimider la victime » selon ses dires, a ensuite tenté de voler le téléphone d’Inès, mais cette dernière ne se serait pas laissée faire. Au cours de ses auditions, le gardé à vue a fait savoir que la jeune fille « s’était débattue, qu’elle avait contacté sa sœur par téléphone pour appeler à l’aide, que pris de panique, il s’était emparé du téléphone et lui avait porté plusieurs coups de couteau de peur que ses cris ne donnent l’alerte ».
Le suspect a affirmé avoir ensuite pris la fuite en courant et s’être débarrassé du téléphone dans la cave d’un bâtiment avant de regagner son domicile vers 19h30. Le téléphone de la victime a été effectivement retrouvé dans cette cave.
Nombreux coups de couteau au niveau du cou notamment
Le corps sans vie d’Inès a été découvert, lui aussi sur indication du gardé à vue, dans la nuit de samedi à dimanche à 1 heure du matin, allée des Carrières à l’Isle, dans un sous-bois à proximité des lotissements. « Les premières constatations effectuées sur place ont permis de mettre en évidence que la victime n’avait pas été dévêtue et qu’elle présentait un nombre important de plaies de l’ordre d’une quarantaine. Les principales traces se situent au niveau du cou, sous le sein gauche et dans le dos et certaines sont profondes. Parmi ces traces de coups, des lésions de défense ont pu être objectivées », a détaillé Emilie Abrantès.
Une autopsie sera pratiquée mardi matin. « À cette occasion, ses plaies seront inventoriées afin de déterminer avec certitude la cause du décès », a souligné la magistrate.
L’agresseur présumé d’Inès, qui a été identifié dans le courant de l’après-midi samedi, est inconnu des services de police et de la justice. Il a été mis en examen lundi pour vol avec violence ayant entraîné la mort après le décès d’Inès. Le parquet a sollicité le placement en détention provisoire de l’intéressé.