Cela coûtera 1,1 milliard de dollars (1,03 milliard d’euros) à l’entreprise, mais ses actionnaires sont ravis : le néerlandais Philips a annoncé, lundi 29 avril, qu’il entendait régler ses litiges avec des utilisateurs américains de ses respirateurs pour les personnes souffrant d’apnée du sommeil.
A la Bourse d’Amsterdam, ce règlement a été accueilli avec joie − le titre a bondi de 41 %, la plus forte hausse jamais enregistrée par le fabricant d’Eindhoven − parce que les actionnaires s’attendaient à une addition beaucoup plus salée, quelque 60 000 patients, dont 2 000 atteints d’un cancer, ayant intenté une action contre l’ancien géant de l’électronique, reconverti dans le matériel médical.
L’affaire, dont se sont emparés de nombreux avocats américains, avait éclaté en 2021. Philips avait été contraint de rappeler 15 millions d’appareils de sa filiale Respironics dans le monde. Ils étaient soupçonnés de provoquer l’inhalation d’une mousse toxique, ce qui pouvait causer des céphalées et des irritations. L’entreprise évoquait elle-même un « risque potentiel » de cancer.
Selon son PDG, Roy Jakobs, le résultat des tests pratiqués depuis lors a finalement montré que l’usage des machines ne pouvait provoquer de « dommages appréciables à la santé ». Philips n’admet, dès lors, « aucune faute ou responsabilité ». La marque a toutefois décidé, au début de 2024, de cesser de vendre ses appareils outre-Atlantique.
« Aller de l’avant »
Le montant des dédommagements porte sur les « réclamations déposées devant les tribunaux américains et les réclamations potentielles soumises au registre du recensement », a précisé la direction, qui estime cependant que « tout n’est pas résolu », notamment parce que le ministère américain de la justice poursuit une enquête criminelle. Des procédures judiciaires sont également en cours en France et aux Pays-Bas.
M. Jakobs juge toutefois que Philips peut désormais « aller de l’avant », porté par ses excellentes prestations actuelles, avec un chiffre d’affaires record de 4,1 milliards d’euros au premier trimestre 2024 − soit un montant proche des pertes totales causées par le dossier des respirateurs depuis 2021.
Les seules victimes de l’épisode seront finalement les près de 1 000 salariés (sur les 11 000 que compte Philips) qui ont perdu leur emploi à la suite d’une crise qui a aussi poussé le groupe à rechercher, pour la première fois, de l’aide à l’étranger. En 2023, Exor, la société holding détenue majoritairement par la famille Agnelli, a ainsi investi 2,6 milliards d’euros et est devenu actionnaire de la société à hauteur de 15 %. Cet accord a mis le néerlandais à l’abri d’un raid hostile.
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