Carlos Ghosn, alors PDG de Renault-Nissan, s’est-il attaché, en 2009, les services de Rachida Dati pour décrisper ses relations avec le chef de l’Etat d’alors, Nicolas Sarkozy ? C’est l’une des questions soulevées par les juges d’instruction, au détour de leur ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, rendue le 22 juillet dans l’affaire Dati-Ghosn.
Comme l’a constaté Le Monde en prenant connaissance de ce document de 151 pages, dont certains extraits ont été révélés par Libération et Le Nouvel Obs, les magistrats instructeurs se sont intéressés au « contexte politique » qui prévalait lorsque Mme Dati et M. Ghosn – tous deux renvoyés en procès pour « corruption et trafic d’influence », et dont les avocats n’ont pas souhaité réagir – ont décidé de se lier contractuellement, le 28 octobre 2009. L’accord s’est effectué à travers la signature d’une convention d’honoraires pour un montant total de 900 000 euros perçus par Mme Dati de RNBV, la filiale néerlandaise de Renault-Nissan. Un contrat renouvelé en 2010, et censé encadrer les prestations supposées en tant qu’avocate de l’ex-ministre de la justice (2007-2009), ancienne proche collaboratrice de M. Sarkoy à Beauvau et à Bercy, et maire du 7e arrondissement de Paris depuis 2008.
Il vous reste 85.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.