Le parquet général de Rennes a annoncé, jeudi 20 mars, l’ouverture d’une nouvelle « enquête préliminaire concernant des victimes éventuellement non identifiées ou nouvellement déclarées » de Joël Le Scouarnec, actuellement jugé à Vannes pour violences sexuelles sur 299 patients.
« En dépit des investigations menées, de la forte médiatisation de l’affaire, des réunions et des communications organisées, il reste toujours possible (…) que certaines victimes n’aient pu, encore, être identifiées », a-t-il annoncé, précisant que le parquet de Lorient avait ouvert cette nouvelle enquête pour « agressions sexuelles et viols, sachant que [ces qualifications] seront affinées selon chaque situation au vu des éléments établis ».
Jugé à Vannes depuis le 24 février par la cour criminelle du Morbihan, Joël Le Scouarnec, 74 ans, écrivait minutieusement dans des fichiers le récit des violences sexuelles infligées à ses victimes, majoritairement mineures, dont il écrivait souvent le nom, le prénom et l’âge. Les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers – qui est saisie de cette deuxième enquête, selon le parquet général de Rennes – ont, grâce à ce matériel, retrouvé quelque 300 victimes.
Des victimes mentionnées dans les « carnets », mais pas retrouvées
Mais de nombreux autres noms apparaissent dans ces « carnets », et ces personnes n’ont pas été retrouvées par les enquêteurs. « Certaines n’ont pu, encore, être identifiées, auditionnées, ont refusé de l’être, ne se sont pas manifestées, soit à l’étranger ou dans une autre situation d’empêchement », a expliqué le parquet général de Rennes.
« Joël Le Scouarnec est dans une démarche d’explication qui n’a pas vocation à changer et il n’a pas vocation à y renoncer », a réagi auprès de l’Agence France-Presse Maxime Tessier, un des avocats de Joël Le Scouarnec. Si ce dernier est convoqué dans le cadre de l’enquête, « il se pliera à cet exercice », a-t-il affirmé, rappelant que son client reste « présumé innocent » dans le cadre de cette nouvelle enquête.
« Tous les jours, j’ai de nouvelles personnes qui me contactent et qui me demandent si elles ne sont pas potentiellement victimes de Joël Le Scouarnec », a déclaré, de son côté, Francesca Satta, avocate de plusieurs parties civiles, qualifiant l’ouverture de cette enquête d’« avancée formidable ».