Un juge new-yorkais a prononcé, vendredi 10 janvier, une dispense de peine pour Donald Trump dans l’affaire des paiements dissimulés à une actrice de films X, entérinant une condamnation pénale historique pour un président élu des Etats-Unis.
Donald Trump a comparu par vidéo lors de cette audience à la cour pénale de Manhattan, à New York, dénonçant « une honte pour le système ». Avec cette sentence symbolique, il va entrer le 20 janvier, à 78 ans, à la Maison Blanche avec l’étiquette d’un repris de justice.
L’ancien magnat de l’immobilier avait été reconnu coupable, le 30 mai 2024, dans cette affaire de paiements dissimulés à Stephanie Clifford, une actrice de films pour adultes connue sous le nom de Stormy Daniels, de « falsification comptable aggravée pour dissimuler un complot visant à pervertir l’élection de 2016 ».
Fardeau symbolique
Mais le fardeau de cette condamnation sera surtout symbolique, pour celui qui a échappé à toute conséquence judiciaire dans les trois autres affaires où il avait été inculpé, dont la plus grave devant la justice fédérale pour ses tentatives illégales d’inverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020. Dans ce dossier, le procureur spécial Jack Smith a abandonné les poursuites après l’élection de Donald Trump, le 5 novembre, alors que le procès n’avait pas encore commencé.
Le futur président n’était pas contraint de venir vendredi en personne devant le tribunal pénal de Manhattan pour écouter sa peine, le juge Merchan lui ayant accordé la possibilité de comparaître par vidéo à l’audience. Le magistrat, que Donald Trump avait accablé d’injures sur les réseaux sociaux, avait aussi garanti qu’une peine de prison, « impossible à mettre en œuvre », était exclue pour celui qui s’apprête à gouverner la première puissance mondiale.
Au printemps 2024, celui qui était encore candidat à la présidentielle devait se rendre presque chaque jour pendant six semaines devant la cour pénale, et assister aux débats dans cette affaire mêlant politique, argent et scandale sexuel.
Un prononcé de peine plusieurs fois repoussé
Le jury l’avait reconnu coupable de 34 délits de falsifications comptables pour cacher aux électeurs le paiement de 130 000 dollars (environ 126 150 euros) à Stormy Daniels, à la fin de sa première campagne victorieuse en 2016 contre Hillary Clinton, dont le procès avait révélé les coulisses. L’argent avait été versé pour acheter le silence de l’actrice sur une relation sexuelle qu’elle affirmait avoir eue en 2006 avec Donald Trump, relation qu’il a toujours niée.
Assailli par les recours des avocats et à la suite d’une décision majeure de la Cour suprême le 1er juillet sur l’immunité présidentielle, le juge Merchan a dû repousser à plusieurs reprises le prononcé de la peine, de juillet à septembre, puis à novembre, après l’élection présidentielle.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
Comme dans les autres affaires où il était poursuivi, Donald Trump s’est présenté comme la victime d’une « chasse aux sorcières » orchestrée par ses adversaires politiques, un discours qu’il a tenu inlassablement et dont ses partisans étaient convaincus.