Libérés par le Hamas ce samedi 8 février après 16 mois de captivité, les trois otages israéliens sont apparus physiquement très éprouvés, amaigris et affaiblis.
Leur état de santé a suscité inquiétude et indignation en Israël, alors que, sur les 73 otages restants, une quarantaine d’entre eux, toujours en vie, demeurent captifs.
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Un accord de trêve à Gaza enfin trouvé
« Affamés et souffrants ». Trois nouveaux otages ont été libérés, samedi 8 février, par le Hamas, dans le cadre d’une cinquième série d’échanges avec des prisonniers palestiniens détenus par Israël, conformément à l’accord de trêve à Gaza en vigueur depuis le 19 janvier.
Relâchés après 16 mois de captivité, Or Levy, 34 ans, Eli Sharabi, 52 ans, Ohad Ben-Ami, 56 ans, sont apparus très affaiblis et amaigris au moment de quitter l’enclave palestinienne. Après avoir été exhibés par leurs geôliers, ils ont été remis à la Croix-Rouge qui les a, à son tour, transférés à l’armée pour les ramener en Israël auprès des leurs.
« Voilà à quoi ressemble un crime contre l’humanité », a écrit sur le réseau social X (nouvelle fenêtre) le président israélien, Isaac Herzog, interloqué par l’apparence physique inquiétante des trois ex-otages. « Le monde entier doit regarder en face Ohad, Or et Eli, qui reviennent après 491 jours d’enfer, affamés, émaciés et souffrants, exploités dans un spectacle cynique et cruel par de vils meurtriers. Nous nous consolons en pensant qu’ils sont ramenés vivants dans les bras de leurs proches. »
Il n’y a pas de temps à perdre
Il n’y a pas de temps à perdre
Le Forum des familles d’otages
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui suit le processus depuis les États-Unis où il est en visite, a dénoncé des « images choquantes », qui « ne resteront pas sans réponse ». « Il est (…) insupportable que le Hamas montre encore une fois les trois hommes en public, même au dernier moment, et les force à donner des ‘interviews' », s’est indignée la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, sur le réseau social Bluesky.
À Tel-Aviv, sur la « Place des otages », la stupeur a parcouru la foule réunie, quand les silhouettes éprouvées et décharnées des trois otages israéliens, les regards traversés par la douleur ou une sorte d’absence, sont apparus sur écran géant en direct depuis Deir el-Balah. Plusieurs personnes n’ont pu se retenir de porter leur main devant leur bouche, ou de secouer la tête de gauche à droites, incrédules.
« Je pensais qu’ils reviendraient, mais j’ai pleuré, car ils sont brisés, ils ne ressemblent pas à des êtres humains normaux », s’est émue une habitante. « Ils ont l’air tristes et souffrants. » Les images « rappellent les photos des survivants de la Shoah », ont fustigé les familles du Conseil d’Octobre, organisation pour les victimes du 7 octobre 2023 qui réclame une enquête d’État sur le jour le plus noir de l’histoire d’Israël.
« Les images choquantes de la libération d’Ohad, d’Eli et d’Or sont une nouvelle preuve qui ne laisse aucune place au doute : il n’y a pas de temps à perdre pour les otages », a, pour sa part, affirmé le Forum des familles d’otages. « Nous devons les faire sortir tous, maintenant. » Le Comité international de la Croix-Rouge a appelé à des transferts « dignes et privés ». Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas, 73 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 sont mortes selon Tsahal.