Alors que le niveau des rivières et des nappes souterraines promet des pénuries hydriques cet été, la volonté de l’Etat de puiser dans la trésorerie des opérateurs publics gestionnaires passe mal. Les 3 et 4 juillet, trois comités de bassin français – sortes de « parlements » de l’eau où se concertent des représentants de l’Etat, des collectivités territoriales, des acteurs économiques et des associations – ont voté une motion pour s’opposer au prélèvement exceptionnel issu de la loi de finances de l’année 2025.
Celle-ci prévoit que les six agences de l’eau françaises, qui disposent d’environ 2,3 milliards d’euros de budget annuel, remettent à l’Etat un total de 130 millions d’euros, issus des taxes et redevances qu’elles perçoivent. Celles-ci sont versées en premier lieu par les particuliers, mais aussi par les industriels ou encore les agriculteurs. Le ministère de la transition écologique est venu préciser la mise en œuvre de cette ponction, et sa répartition, dans un arrêté paru au Journal officiel le 24 juin. Première contributrice : l’agence Artois-Picardie, dont le comité de bassin « réaffirme son opposition totale » au prélèvement de 52 millions d’euros qui lui est demandé, dans une motion adoptée le 4 juillet. « Ça correspond à un quart de nos investissements, relève son président, l’ancien député (Union pour un mouvement populaire) André Flajolet. On va devoir réduire la voilure. »
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