Fin janvier, beaucoup continuaient de penser que Donald Trump ne mettrait pas à exécution ses menaces de campagne les plus extrêmes. Les niveaux de droits de douane qu’il avait agités n’étaient là que pour amener la planète entière à venir jouer sur le terrain où il excelle : celui de la négociation. Moins de trois mois plus tard, la perspective est moins rassurante, et le risque de voir l’économie mondiale entrer dans une zone de fortes turbulences est devenu réel.
D’abord, bien sûr, parce que les droits, qualifiés de « réciproques », annoncés le 2 avril ont, pour plusieurs pays, largement dépassé ceux évoqués pendant la campagne. Au point de provoquer une tourmente boursière qui a forcé à surseoir, pour trois mois au moins, à leur application. Scott Bessent, le secrétaire au Trésor, a cru devoir expliquer que cette pause était en fait prévue : chaque pays sachant maintenant ce qui le menaçait, le président disposait d’un « levier » considérable dans les négociations que tous allaient être pressés d’ouvrir.
Le propos qui se voulait rassurant rappelait étrangement ceux du porte-parole du Kremlin dans les jours qui ont suivi l’entrée des troupes russes en Ukraine : alors que ces dernières rencontraient une résistance que personne n’attendait, Dimitri Peskov répétait que « tout se déroule selon le plan » !
Il vous reste 71.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.