Le phénomène a été international, observable en Asie, en Europe occidentale, aux Etats-Unis et en Amérique latine : à la fin des années 1950 et durant les deux décennies suivantes, une partie de la création artistique est dominée par la simplicité de formes à la géométrie orthogonale, l’abandon de toute mention figurative ou expression d’une subjectivité, l’expérimentation de matériaux et de procédés techniques jusqu’alors absents des ateliers. Ces caractéristiques se retrouvent à des degrés divers dans l’ensemble des œuvres, comme un plus petit dénominateur commun qui vaut autant pour le minimalisme aux Etats-Unis que pour l’arte povera en Italie ou le mouvement Mono-ha au Japon.
Il existe assurément des différences : les volumes parfaits en Plexiglas et aluminium de Donald Judd ne se retrouvent ni chez Dan Flavin, qui emploie les tubes de néon, ni chez Carl Andre, qui préfère le bois scié en poutre, la pierre brute ou les briques, ni dans les exercices picturaux complexes de François Morellet en France, par exemple. Mais l’acier en plaque et en tube, le contreplaqué et le miroir sont communs à de nombreux artistes, comme le sont le carré, le cube, le parallélépipède et le cylindre.
Il vous reste 80.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.