« En 2025, quinze enquêtes ont été ouvertes pour des faits d’agressions sexuelles dans des écoles maternelles parisiennes sur des enfants de moins de 5 ans, dont l’une doit être jugée dans quelques jours », a déclaré à Libération la procureure spécialisée mineurs du parquet de Paris. Dans cet entretien publié samedi 22 novembre, Lisa-Lou Wipf relève notamment une « recrudescence importante du nombre de signalements ».
Un animateur d’une école maternelle parisienne, suspendu depuis le début d’avril, sera, par ailleurs, jugé mardi au tribunal judiciaire de la capitale, soupçonné d’agressions sexuelles sur cinq mineurs et de harcèlement sexuel sur deux collègues, ainsi que d’agression sexuelle sur une collègue.
La procureure mentionne « une recrudescence importante du nombre de signalements pour des violences sexuelles », qui concernent « quasi exclusivement des animateurs périscolaires, et non des enseignants ».
Une hausse des signalements qui interroge les professionnels
Cette « augmentation très nette » est « spécifiquement parisienne », poursuit Lisa-Lou Wipf. La procureure ne « pense pas » que les enfants « sont plus victimes à Paris qu’ailleurs », ni que « les professionnels soient moins bien intentionnés à Paris qu’ailleurs ».
Les professionnels « sont mieux formés et plus réceptifs qu’avant à la parole d’un enfant » et « le regard des parents est plus affûté, et sans doute plus suspicieux que par le passé », avance Lisa-Lou Wipf. La procureure n’écarte pas cependant « dans certains cas, des effets d’entraînement, une forme d’inquiétude contagieuse, qui n’est heureusement pas toujours fondée ».
La Ville de Paris a annoncé à la mi-novembre un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles, avec la création d’un poste de défenseur des enfants et un renforcement de la formation des animateurs.
Ce plan est dévoilé alors que la mère d’une fillette de 4 ans a porté plainte récemment pour viol aggravé contre un animateur de la Ville de Paris. En 2025, trente animateurs ont été suspendus, dont 16 pour des suspicions de faits à caractère sexuel, un chiffre stable par rapport aux deux années précédentes, selon la Mairie.







