Tandis que l’Italie n’en finit pas de solder la mémoire violente des années de plomb (1969-1980), leurs mystères et leurs faux-semblants, l’une des figures du terrorisme d’extrême gauche de cette époque, Alberto Franceschini, est morte le 11 avril, à 77 ans. Son décès n’a été rendu publique que deux semaines plus tard. Cofondateur des Brigades rouges, organisation responsable d’enlèvements et de violences ayant rythmé les angoisses du pays dans les années 1970, il s’en était ensuite éloigné.
En détention, il avait reconnu l’échec du projet révolutionnaire avant d’entretenir le doute, ultérieurement, sur les infiltrations et les manipulations dont auraient fait l’objet ses anciens complices. Après sa libération en 1992, il a entretenu un récit qui reste, un demi-siècle après les faits, imprégné de spéculations complotistes et d’une obsession pour les pièces manquantes de la vérité historique.
Enfant de l’après-guerre, Alberto Franceschini a appartenu à une génération militante qui s’était donné pour mission de reprendre le flambeau de la lutte des partisans antifascistes. Pour ces jeunes travailleurs et étudiants marqués par les conflits sociaux de 1968, la révolution de leurs aînés avait été trahie après la chute du régime de Benito Mussolini et il leur revenait désormais de la mener à son terme.
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