- Un chien a été intoxiqué après s’être baigné dans un fleuve près de Perpignan.
- Les autorités ont alerté sur la « présence potentielle de cyanobactéries ».
- Elles représentent un risque pour la santé.
Les autorités ont alerté, jeudi 11 septembre, sur la « présence potentielle de cyanobactéries » dans le fleuve l’Agly près de Perpignan. Ces micro-organismes se développent principalement en été dans des eaux comme les lacs, les étangs et certains cours d’eau, et provoquent un changement de couleur de l’eau. L’ANSES précise que certaines cyanobactéries produisent des cyanotoxines. Celles-ci représentent un risque pour la santé des humains ou des animaux qui consomment de l’eau contaminée. Être en contact direct avec de l’eau contaminée, en se baignant ou lors d’activités aquatiques, représente aussi un danger. En France, aucune intoxication humaine létale associée aux cyanotoxines n’a été enregistrée, mais depuis 2005, plusieurs décès de chiens ont été attribués à des cyanotoxines.
C’est d’ailleurs un cas suspect d’intoxication canine après une baignade à côté de Perpignan qui a alerté les autorités. Sur les réseaux sociaux, le syndicat mixte du Bassin Versant de l’Agly appelle à la vigilance. Il rappelle que les enfants et les chiens sont particulièrement vulnérables aux cyanobactéries et émet plusieurs recommandations. Il demande de ne pas se baigner dans l’Agly et la Llobère, car aucun site n’est autorisé ni surveillé. Il est aussi conseillé de ne pas manipuler les galets, les bois flottés ou les amas d’algues issus du cours d’eau. Enfin, il est préconisé de tenir les chiens en laisse pour qu’ils ne puissent pas accéder à la rivière.
Quels sont les symptômes d’une intoxication ?
En France, les cyanobactéries prolifèrent entre mai et octobre dans des eaux riches en nutriments comme les lacs, les étangs ou les cours d’eau. En cas d’intoxication aux cyanobactéries, des symptômes gastro-intestinaux sont fréquemment rapportés, ainsi que des états fébriles et des irritations cutanées. Certaines cyanobactéries peuvent aussi provoquer des toxicités hépatiques, entraînant des problèmes au niveau du foie, ou des neurotoxicités (tremblements, fourmillements, paralysie…). Les intoxications humaines en France restent rares puisque 95 cas ont été recensés par les centres antipoison entre 2006 et 2018. Toutefois, l’ANSES note que ce nombre est « probablement très sous-estimé du fait d’un manque de connaissance de ce phénomène par le grand public et de symptômes peu spécifiques »
. Durant l’été, les alertes aux proliférations de cyanobactéries se sont multipliées à travers la France. Malgré les vagues de chaleur, de nombreux touristes n’ont pas pu profiter des plans d’eau.
Comment combattre les cyanobactéries ?
Dans les zones dans lesquelles se développent les cyanobactéries, les autorités recommandent d’éviter les activités nautiques, de surveiller que les enfants ne jouent pas avec des amas de cyanobactéries accumulées en surface, de tenir les chiens en laisse pour qu’ils n’accèdent pas au plan d’eau et de prendre une douche et consulter un médecin en cas d’apparition de symptômes. Il existe peu de moyens pour se débarrasser des cyanobactéries. « La seule solution est préventive : faire en sorte que les sites des écosystèmes fonctionnent mieux et qu’ils soient moins impactés par les activités humaines »
, explique Jean-Philippe Delavaud, hydrologue, interrogé par Ici Occitanie. Il ajoute que les seuls traitements qui pourraient être appliqués sont réprouvés, car ils sont « extrêmement agressifs pour le milieu et d’une efficacité très courte dans le temps ».