Le moment n’était donc pas le bon. Boualem Sansal a passé la fête nationale du 5 juillet, 63e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, derrière les barreaux de sa prison d’Alger sans qu’aucune levée d’écrou ne vienne solder une détention de près de huit mois. L’écrivain franco-algérien ne figure pas parmi les quelque 6 500 prisonniers bénéficiaires de la clémence du président Abdelmadjid Tebboune. La déception de ses amis et de ses proches est à la mesure de la forte attente qui s’était cristallisée autour de cette échéance, occasion rituelle de grâces collectives en Algérie.
Faut-il déceler dans la décision algérienne une posture de défi persistant à l’adresse de la France, où les appels de dirigeants politiques à un geste d’« humanité » de M. Tebboune s’étaient multipliés ces dernières semaines ? Ou faut-il plutôt y voir – lecture plus positive – une affaire de calendrier renvoyant l’inévitable élargissement à une date plus opportune, pas nécessairement très éloignée ? Si les autorités algériennes se sont bien gardées d’éclairer sur leurs arrière-pensées, la seconde hypothèse, celle d’un agenda adéquat à calibrer au plus fin, semble la plus probable.
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