Le président français, Emmanuel Macron, s’est dit « confiant », vendredi 11 avril, quant à la libération à venir de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison ferme, car il fait l’objet d’« une attention particulière » de la part des autorités algériennes.
« Je suis confiant, parce que je sais qu’il y a une attention particulière, simplement, voilà, j’attends des résultats », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une visite au Festival du livre, à Paris. « Notre souhait le plus ardent, c’est que les autorités algériennes puissent prendre la décision qui lui permettra de recouvrer une certaine liberté, de se soigner et de pouvoir réécrire », a-t-il dit aux journalistes après avoir visité le stand du Maroc, invité d’honneur du festival cette année.
Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre 2024, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison, notamment pour « atteinte à l’intégrité du territoire », à la suite de déclarations faites auprès du média français d’extrême droite Frontières, en octobre, estimant que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc. Il a fait appel de sa condamnation.
De vives tensions ont affecté pendant huit mois les relations entre l’Algérie et la France depuis qu’Emmanuel Macron a décidé, à la fin de juillet, de soutenir un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, où les indépendantistes du Front Polisario sont soutenus par Alger. Elles se sont encore aggravées avec l’arrestation de Boualem Sansal et le refus par Alger, au début de 2025, d’accepter sur son territoire des influenceurs algériens expulsés par la France.
Ces tensions se sont néanmoins un peu apaisées au cours des derniers jours, à la faveur notamment d’un appel téléphonique entre Emmanuel Macron et le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, le 31 mars, actant la reprise du dialogue bilatéral. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est rendu à Alger dimanche pour confirmer cette « nouvelle phase » dans les relations entre Paris et Alger.