Créée en février 2020, la jeune pousse française a annoncé, mardi 28 janvier, une levée de fonds de 100 millions d’euros, avec pour objectif de livrer, d’ici à 2030, le premier ordinateur quantique véritablement utile. A ce tour de table participent en particulier le fonds Future French Champions (abondé par Bpifrance et par Qatar Investment Authority), AXA Venture Partners (AVP), mais aussi des actionnaires de la première heure, comme le fonds Elaia.
Le montant de la levée se justifie par le niveau d’avancement de la société dans ses travaux de recherche, et l’intérêt manifesté, partout dans le monde, pour la technique quantique, qui promet des capacités de calcul bien supérieures aux meilleurs supercalculateurs du moment.
Or, « à l’heure de l’économie de l’information, la capacité de calcul joue un rôle aussi central que n’était la production d’énergie à l’époque industrielle », estime Théau Peronnin, PDG et cofondateur de la start-up.
« Qubit de chat »
Alice & Bob se bat dans la cour des grands, aux côtés de géants de la technologique tels que Google, Amazon, ou IBM, qui cherchent toutes à relever le même défi : réduire le taux d’erreur des résultats fournis par les ordinateurs quantiques. Pour ce faire, la jeune pousse française s’appuie sur une unité de mesure différenciante, dite du « qubit de chat ».
« On a assisté à une très forte accélération, ces douze à dix-huit derniers mois, des résultats expérimentaux et théoriques, qui ont fait complètement basculer les derniers sceptiques dans la communauté académique de la question “Est-ce que l’ordinateur quantique est faisable ?” à “Est-ce que c’est pour dans cinq, dix, ou quinze ans », indique Théau Peronnin.
Avec les 100 millions qu’elle vient de réunir – qui s’ajoute aux 30 millions levés depuis sa fondation –, l’entreprise va créer un site de production en Ile-de-France avec une salle blanche pour produire ses puces, et doubler la taille de ses équipes pour parvenir à un peu plus de 200 salariés, d’ici à début 2027.
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