L’extrême droite allemande a remporté son premier scrutin régional en Thuringe, dimanche 1er septembre. Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), emmené par Björn Höcke, s’est imposé, lors du scrutin, selon les premières estimations, qui le créditent de 30,5 % à 33,5 % des voix.
Dans la Saxe voisine, ce parti est au coude à coude avec les conservateurs de la CDU pour la première place, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes, avec 30 % à 31,5 % des voix. Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz enregistrent un nouveau revers électoral avec un score estimé entre 6,5 et 8,5 % dans ces deux régions.
Une victoire de l’AfD à un scrutin régional constitue une première depuis l’après-guerre, même s’il est improbable que la formation dirige un gouvernement, les autres partis refusant toute coalition avec lui. Elle enfonce cependant encore un peu plus l’impopulaire gouvernement de coalition du chancelier avec les Verts et les libéraux du FDP, à un an des élections législatives de 2025.
Les Verts sortent, eux, du parlement de Thuringe et les libéraux du FDP ne seraient plus représentés dans aucune des assemblées régionales. Thuringe et Saxe, qui disposent d’importantes prérogatives en matière d’éducation ou de sécurité, pourraient être gouvernés par de larges alliances hétéroclites associant droite et gauche.
Attaque au couteau
Les élections dans les deux régions ont eu lieu un peu plus d’une semaine après le triple meurtre au couteau imputé à un Syrien à Solingen, dans l’Ouest, qui a bouleversé le pays et relancé un vif débat sur l’immigration. Les dirigeants de l’AfD ont cherché à capitaliser sur le choc suscité par cet acte, accusant les gouvernements fédéraux successifs d’avoir semé le « chaos ».
L’agresseur présumé, soupçonné de liens avec l’organisation djihadiste Etat islamique (EI), avait réussi à se soustraire à une décision d’expulsion. Sous pression, le gouvernement Scholz a annoncé un durcissement des règles du port d’armes et du contrôle de l’immigration.
Le parti, essentiellement eurosceptique à sa création en 2013, s’est radicalisé après la grande crise migratoire de 2015, la pandémie de Covid-19 puis la guerre russe en Ukraine qui a affaibli la première puissance économique européenne et fait flamber l’inflation.
Il a remporté plusieurs succès électoraux ces derniers mois et a obtenu le meilleur score de son histoire aux européennes de juin. L’ex-RDA s’est avérée un terrain fertile pour le parti, en raison d’inégalités persistantes depuis la réunification de 1990 et d’une profonde crise démographique liée au départ des jeunes vers d’autres régions, malgré une attractivité économique retrouvée.
L’AfD, essentiellement eurosceptique à sa création en 2013, s’est radicalisé après la grande crise migratoire de 2015, la pandémie de Covid-19 puis la guerre russe en Ukraine qui a affaibli la première puissance économique européenne et fait flamber l’inflation. Il a remporté plusieurs succès électoraux ces derniers mois, obtenant le meilleur score de son histoire aux européennes de juin en séduisant autant par ses discours virulents contre l’immigration et en appelant à mettre un terme aux livraisons d’armes à l’Ukraine, position très populaire dans ces régions de l’ex-RDA communiste où la peur de la guerre reste profondément ancrée.