Ce mercredi, Emmanuel Macron accueille à Paris le président syrien Ahmad al-Chareh.
Une première visite controversée en Occident, vivement critiquée par la droite et l’extrême droite.
Invité dans « Bonjour ! La Matinale TF1 », le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, indique espérer « aller plus loin dans la lutte contre l’impunité ».
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Syrie : la difficile transition après la chute de Bachar al-Assad
« Nous jugeons les actes », assure le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, invité de « Bonjour ! La Matinale TF1 ». Emmanuel Macron accueille ce mercredi à Paris le président syrien Ahmad al-Chareh pour une première visite controversée en Occident. « Nous avons demandé que ce premier gouvernement intérimaire puisse traiter des questions d’armes chimiques qui ont été disséminées en Syrie. Ça a été partiellement traité. Nous avons demandé aux autorités de l’époque d’engager un dialogue avec les Kurdes. Un dialogue a été engagé », défend le chef de la diplomatie française.
Visite à l’Élysée du président syrien : « Nous ne faisons pas de chèque en blanc, nous jugeons sur les actes (…) Si nous engageons ce dialogue (…) c’est parce que si la Syrie s’effondrait, se fragmentait, ce serait tapis rouge pour Daech », @jnbarrot dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/CVbuyO8xvT — TF1Info (@TF1Info) May 7, 2025
« Si nous le faisons venir, c’est précisément pour lui demander d’aller plus loin sur la lutte contre l’impunité », a déclaré Jean-Noël Barrot, appelant à traduire en justice ceux qui sont responsables « du massacre sur la côte occidentale de la Syrie contre les communautés alaouites, comme les responsables des massacres contre les druzes il y a quelques jours ». Des massacres qui ont fait 1.700 morts, majoritairement alaouites, dans l’ouest du pays en mars, de récents combats avec des druzes, et des sévices documentés par des ONG ont soulevé des doutes sur la capacité des nouvelles autorités syriennes à contrôler certains combattants extrémistes qui leur sont affiliés.
Sur le volet de la lutte contre le terrorisme, « si nous engageons ce dialogue exigeant avec l’Autorité syrienne de transition, c’est parce que si aujourd’hui la Syrie s’effondrait, si elle se fragmentait, ce serait tapis rouge pour Daech« , acronyme arabe du groupe État islamique, a-t-il estimé.
Emmanuel Macron est vivement critiqué par la droite et l’extrême droite françaises pour cette invitation. « Stupeur et consternation », a par exemple réagi la leader du Rassemblement national Marine Le Pen, décrivant le président syrien comme « un jihadiste passé par Daech et Al-Qaïda ». « Marine Le Pen est mal placée pour parler de la Syrie, elle qui a soutenu Bachar al-Assad, le bourreau sanguinaire du peuple syrien », a martelé Jean-Noël Barrot sur TF1.
En recevant le président syrien, Emmanuel Macron espère contribuer à accompagner dans la bonne voie la transition vers « une Syrie libre, stable, souveraine et respectueuse de toutes les composantes de la société syrienne », avait déclaré l’Élysée ce mardi.