Les détections des fraudes aux allocations familiales ont augmenté de 20 % en 2024 par rapport à l’année précédente, pour représenter 450 millions d’euros, a annoncé le directeur de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), Nicolas Grivel, dans La Tribune Dimanche du 4 mai.
Cette augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente, « qui était déjà record », « ne signifie pas que les allocataires fraudent plus qu’avant, mais que nous avons amélioré notre capacité de contrôle », précise le directeur, évoquant plus « 30 millions de contrôles » effectués en 2024.
M. Grivel met en avant les « 700 contrôleurs très efficaces dans chacune des CAF » ainsi que la création, il y a trois ans, d’« un service spécifique de lutte nationale contre la fraude à enjeux avec 40 enquêteurs aux profils variés », citant les exemples de banquiers, de gendarmes, d’analystes, de douaniers, etc.
« 80 % des sommes » sont recouvrées, ajoute-t-il, alors que la fraude sociale estimée « ne dépasse pas 3 % des montants versés par les CAF » dont les prestations s’élèvent chaque année à « environ 100 milliards ».

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« Montée en puissance de la fraude organisée »
« La fraude traditionnelle est individuelle » avec « un allocataire qui occulte certaines informations pour obtenir une prestation plus élevée, qui ne déclare pas la totalité de ses ressources ou encore qui ne mentionne pas qu’il est en couple », détaille-t-il. Elle peut aussi concerner une « fraude à la résidence » : alors que pour bénéficier de prestations, il faut vivre sur le territoire pendant au moins neuf mois par an, certains ne disent pas qu’ils sont à l’étranger, explique-t-il.
Le directeur de la CNAF observe néanmoins « une montée en puissance de la fraude organisée », à travers des « réseaux qui vont bien au-delà des seuls individus » et dont les « allocataires peuvent être les premières victimes » (usurpation d’identité, « microentrepreneurs européens qui déclarent des travaux qui n’existent pas », conseils rémunérés sur les réseaux sociaux pour obtenir des aides, etc.).
En cas de fraude, la personne doit rendre l’argent avec une pénalité de 10 % et dans les cas les plus graves, la sanction est pénale, insiste M. Grivel.