La première fois que j’ai vu le film Monuments Men, réalisé par George Clooney, c’était au cinéma avec mon père, en 2014, j’avais 14 ans. L’histoire que retrace ce film est celle du sauvetage, de la protection et la restitution du patrimoine culturel européen, volé par l’Allemagne nazie au cours de la seconde guerre mondiale.
Jeune adolescent, je n’imaginais pas qu’une poignée d’experts en art, d’archivistes, de bibliothécaires, d’historiens sans antécédents militaires avaient risqué leur vie pour protéger des œuvres. Je ne savais pas encore que je suivrai leurs traces, en quelque sorte, pour devenir conservateur.
A 23 ans, je suis aujourd’hui titulaire d’un master 2 en histoire et conservation et j’ai monté huit expositions. L’idée de la dernière m’a justement été soufflée par Monuments Men, vu il y a dix ans. Si les personnages du film ont été inspirés de personnages réels, les noms ont été modifiés. Je me suis donc employé à retrouver la vraie histoire, pour finalement découvrir que la réalité était bien plus passionnante que celle racontée par le film.
Des protecteurs de l’art
J’ai pu mettre des visages et des noms sur les hommes et les femmes qui ont été les protecteurs de l’art et de l’architecture européenne sous la menace nazie. J’ai retracé l’épopée de ce petit groupe et celle du sauvetage et de la conservation de notre bien commun. Je l’ai fait comme j’aime le faire, en recherchant des objets témoins, en reconstituant l’histoire qu’ils racontent et en la valorisant dans un cadre culturel à destination du public. Ça se passe au château de La Roche-Guyon (Val-d’Oise), jusqu’en novembre.
Mon appétence pour l’histoire remonte à l’enfance. Lorsque je jouais avec mes Playmobil, je récréais les aventures épiques de chevaliers médiévaux, je réinventais des batailles de légions romaines. En guise de livre de chevet, j’avais une encyclopédie, je feuilletais ce livre immense pour m’arrêter sur les pages d’histoire ou sur les portraits de grands personnages.
Rapidement, mon intérêt s’est porté sur l’histoire contemporaine. J’ai été passionné par le XXe siècle et par la succession d’événements politiques majeurs, mais aussi par la course technologique qui a secoué ce centenaire. Il faut se rappeler qu’en 1903, les frères Wright faisaient pour la première fois décoller un avion et… soixante-six ans plus tard, un homme marchait sur la Lune. C’est un siècle de prouesses, pour le meilleur et pour le pire.
La seconde guerre mondiale était au programme de l’école primaire. Mais, enfant, je voulais apprendre plus que ce que me proposait mon manuel scolaire. Les réponses, je les trouvais dans les livres d’histoire ou encore à la télévision, avec des documentaires comme La Guerre en couleur.
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