Le groupe de télécommunications Altice France, maison mère de l’opérateur SFR, s’apprête à entrer en procédure de sauvegarde accélérée, une étape prévue depuis le plan de restructuration de sa dette, a dit, mercredi 21 mai, une source proche du dossier à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de BFM-TV.
« Comme nous l’avons annoncé fin février, pour entériner l’accord sur la dette, nous devons mettre en place un processus juridico-administratif, dont la sauvegarde accélérée devant le tribunal de commerce de Paris fait partie », a détaillé cette source. Cette étape correspond à la fin de la phase de conciliation avec les créanciers détenteurs de la dette d’Altice, qui a permis de recueillir l’accord de plus de 90 % d’entre eux. La procédure devrait permettre de finaliser l’accord conclu d’ici fin septembre à début octobre, a ajouté la même source.
Le groupe de Patrick Drahi, lourdement endetté (près de 24 milliards d’euros au troisième trimestre 2024), avait annoncé fin février être parvenu à un accord avec une majorité de ses créanciers pour réduire sa dette de 8,6 milliards d’euros. L’accord prévoit ainsi de réduire son montant total à 15,5 milliards d’euros, en échange de 45 % de son capital.
Par ailleurs, selon des informations du média Bloomberg publiées lundi, Altice France serait entré en discussion avec plusieurs opérateurs, français et étranger, pour la vente de SFR, valorisé à 30 milliards d’euros.
Le groupe, qui n’est plus coté en Bourse depuis 2021, connaît depuis plusieurs années des difficultés, notamment liées au poids de sa dette et au scandale de corruption impliquant l’ex-dirigeant de sa filiale portugaise et cofondateur du groupe. Altice France a entamé depuis un an une cure d’amaigrissement pour alléger sa dette. Il a ainsi cédé son activité médias, qui incluait BFM et RMC, ses centres de données et ses parts de La Poste Mobile, tandis que les autres filiales du groupe Altice à l’étranger procédaient également à des cessions.