Economiste en chef de la Vnesheconombank, la banque de développement russe, Andreï Klepach, 66 ans, ex-directeur des recherches à la banque centrale en 1998-1999, vice-ministre du développement économique de 2008 à 2014, est réputé pour avoir su moderniser le système financier russe, former et développer ses institutions. Il explique que la défense est devenue aujourd’hui le principal moteur de l’économie russe, pesant plus de 8 % du produit intérieur brut.
La Russie est-elle entrée en récession ?
Je parlerais plutôt de stagnation ou d’une pause de la croissance. Celle-ci a baissé de 0,5 % au premier trimestre 2025 par rapport au dernier trimestre 2024. Sur un an, par rapport au premier trimestre 2024, la croissance est de 1,4 %. Selon nos premiers calculs, il n’y a eu ni hausse, ni déclin au deuxième trimestre. En mai et juin, la baisse a été légère par rapport à avril. Ce n’est pas une récession pour autant.
La reprise de la croissance devrait se faire au troisième trimestre ou au second semestre – bref, à partir de l’automne. Cela dépendra en grande partie des résultats des secteurs agricole et militaire. Sur l’ensemble de l’année 2025, nous anticipons une croissance de quelque 1,5 %. Elle devrait passer à plus de 2,3 %-2,5 % en 2026. La consommation a certes ralenti, mais elle continue de croître. Les investissements, porteurs de croissance future, ont augmenté de 5 % au premier trimestre, davantage que ce qu’on avait prévu. Cela couvre des projets publics, mais aussi privés. C’est un bon signal.
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