ARTE – MERCREDI 28 MAI À 22 H 25 – DOCUMENTAIRE
« A-t-on eu raison d’appeler l’Etat au secours ? » C’est la question que se pose Marion Angelosanto, la réalisatrice de ce documentaire, au terme de quatre années de batailles pour sauver son immeuble et ses habitants de l’expropriation. « Tout a commencé avec le confinement, explique-t-elle au Monde. En étant enfermée chez moi, j’ai été tout à coup immergée ici, ce qui ne m’arrivait jamais avant. C’est comme ça que je me suis mise à filmer les rats dans ma cour. Au début, je n’avais pas le projet d’en faire un film. »
Mais tout bascule quand elle reçoit, ainsi que tous les autres copropriétaires du 32, avenue Jean-Jaurès, à Pantin (Seine-Saint-Denis), un avis du tribunal administratif. La juridiction saisie par le maire exige qu’un expert soit désigné en urgence, faute de quoi les 47 logements seront frappés d’un « arrêté de péril imminent pour danger pour la sécurité publique ».
« Ça a été un vrai choc », se souvient-elle. Car, de la belle façade de l’ensemble bâti en 1880 et son appartement joliment rénové acheté cinq ans plus tôt, elle n’a pas conscience de l’état réel du bâtiment. Les diagnostics sont sévères : fissures, corrosion, fuites, moisissures, plafonds qui menacent de s’effondrer, peintures toxiques. « Pour sauver l’immeuble, il faut refaire… tout l’immeuble ! », résume-t-elle en voix off dans son film. Commence alors une course contre la montre pour trouver un syndic à poigne, redresser les comptes de la copropriété, sécuriser la structure, prouver la bonne volonté des quelques propriétaires occupants, trouver des subventions, entreprendre les premières rénovations sur une enveloppe globale de plus de 1,5 million d’euros.
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