Popularisé par le film Austin Powers en 1997, le mojo désigne en argot américain ce pouvoir d’attraction qui accompagne la réussite. Apple serait-il en train de perdre son mojo ? En tout cas, la présentation de son dernier iPhone, le 16e, ne risque pas de faire rêver. Il entend renouveler la catégorie petits prix du constructeur, siglée « SE ». La différence avec ses prédécesseurs ? Le bouton home est remplacé par la reconnaissance faciale, il économise plus de batterie et il coûte 200 euros de plus. Pas de quoi allonger les files devant les Apple Stores.
Pourtant, il a nécessité l’acquisition d’une filiale d’Intel et l’embauche de milliers d’ingénieurs qui ont travaillé durant sept ans… pour remplacer dans le téléphone la puce fournie par Qualcomm, qui assure la connexion avec les réseaux, par un équivalent Apple. Ce travail considérable ne présente aucun intérêt pour le consommateur, mais pourrait permettre dans quelques années à Apple d’économiser des milliards de dollars de royalties payées à l’électronicien, avec lequel il est d’ailleurs régulièrement en procès.
Cette stratégie d’intégration verticale est habituelle chez Apple. La firme l’avait conduite avec succès en concevant son propre microprocesseur, le cerveau des machines. Il poursuit dans cette voie, mais il n’est pas certain que cela propulse les ventes particulièrement languissantes des iPhone, en recul de 1 % au dernier trimestre 2024 et en baisse de 11 % en Chine.
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