Les pays baltes ont achevé dimanche 9 février leur intégration au réseau électrique européen, après avoir rompu leurs liens avec le réseau russe. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a salué la fin des « menaces et du chantage » russes.
« Il y a quelques instants, j’ai reçu une grande nouvelle. La synchronisation du système électrique des pays baltes avec celui de l’Europe continentale a été achevée avec succès », a déclaré le président lituanien, Gitanas Nauseda, à la presse à Vilnius. Il s’est exprimé aux côtés de ses homologues estonien et letton, de la présidente de la Commission européenne et du président polonais.
« Aujourd’hui, nous connectons les pays baltes au réseau électrique de l’Europe continentale. Nous coupons les derniers liens avec la Russie. Nous sommes enfin libérés des menaces et du chantage. C’est un jour historique ! », s’est félicitée Mme von der Leyen sur X.
Anciens Etats soviétiques, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie, aujourd’hui membres de l’Union européenne et de l’OTAN, s’efforcent de procéder à ce changement depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en 2022. Fervents partisans de l’Ukraine, ils redoutaient de faire l’objet d’un chantage de la Russie par le biais de l’approvisionnement en électricité.
« Guerre hybride »
« Il s’agit d’un moment historique qui marque la fin d’un long voyage (…). Nous sommes parvenus à une indépendance énergétique totale. La période de pression et de chantage politiques est enfin terminée », a ajouté M. Nauseda. Les pays baltes ont intégré le réseau européen par l’intermédiaire de la Pologne.
Au total, 1,6 milliard d’euros, essentiellement des fonds européens, ont été investis dans ce projet. M. Nauseda a appelé à une « action substantielle au niveau de l’Union européenne » pour améliorer les infrastructures critiques des pays baltes. « Il est temps de sécuriser nos acquis. La guerre de la Russie contre l’Ukraine a radicalement transformé la perception des menaces qui pèsent sur les infrastructures critiques en Europe », a-t-il affirmé.
« Les récents incidents impliquant des infrastructures sous-marines dans la mer Baltique sont très préoccupants. Et nécessitent une action ferme », a-t-il poursuivi. Plusieurs câbles sous-marins de télécommunications et d’énergie ont été sectionnés dans la mer Baltique au cours des derniers mois. Certains experts et hommes politiques ont accusé la Russie de mener une « guerre hybride », notamment en ciblant de manière non conventionnelle l’approvisionnement en énergie, ce que Moscou dément.