Le parquet de Grenoble a annoncé, vendredi 13 juin, faire appel de la condamnation à une amende de 450 euros de l’influenceur algérien Imad Tintin pour une vidéo publiée sur les réseaux sociaux considérée comme « menaçante ».
Âgé de 31 ans et résidant dans la banlieue de Grenoble, Imad Ould Brahim, de son vrai nom, avait été interpellé au début de janvier, en même temps que d’autres influenceurs algériens, en plein bras de fer entre Paris et Alger. Il était poursuivi pour provocation au terrorisme, sur la base d’une de ses vidéos, traduite de l’arabe dialectal algérien par un autre influenceur de la même nationalité, Chawki Benzehra, résidant lui aussi en France.
Alors que cette traduction affirmait qu’Imad Tintin appelait à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français », un expert a assuré au cours du procès que cette phrase n’apparaissait pas dans la vidéo de départ. Le parquet a donc demandé lors de l’audience une requalification des faits en « menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes » et une peine de six mois de prison dont quatre avec sursis.
Pour le procureur Etienne Manteaux, l’amende de 450 euros infligée à l’influenceur n’était pas « la réponse adaptée ». « J’ai fait appel pour que la cour d’appel réanalyse ce dossier et détermine si les menaces étaient simplement contraventionnelles ou délictuelles », a-t-il indiqué à l’Agence France-Presse. Les contraventions sont punies d’amendes pouvant aller jusqu’à 3 000 euros, tandis que les délits peuvent être sanctionnés par des amendes plus élevées ou des peines de prison.
La défense avait de son côté plaidé la relaxe pure et simple et dénoncé la tournure « politique » prise par ce dossier, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, ayant qualifié les propos attribués à Imad Tintin « d’ignobles ». « Tout ça pour ça », avait déploré l’avocat de l’influenceur, Mᵉ Alexandre Rouvier lors de l’audience.